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Salade ou sale...ade sur les toits

Au 490 | Jean-Daniel Bourgault et al. | Affiché 708 fois | Publié le lundi 16 juin 2014 à 12:21

L’engouement pour le jardinage urbain a pris beaucoup d’ampleur depuis quelques années. Il existe bien sûr la culture en serre sur les toits de type commercial, mais également de nombreuses expériences citoyennes ou communautaires qui se font généralement à l’air libre dans divers contextes. À l'UQAM, un projet de jardin sur le toit a fait parler de lui récemment. Tout le monde raconte que le Château Frontenac a des serres pour ses fines herbes là haut...

De l'autre côté, les médias regorgent d'histoires de pollution de l’air liées à l’automobile ou aux acteurs industriels (incinérateur, transbordement de nickel en vrac aux installations portuaires, industries lourdes, alouette...). Le transport aérien de contaminants peut même être source de pathologies rares (i.e. maladie du légionnaire de sinistre mémoire).

Comment concilier ces deux idées? N’y a-t-il  pas un certain risque de santé à l’enthousiasme agricole des citoyens des quartiers centraux?

Pour tenter de le savoir, un petit groupe de personnes mènent cet été un projet qui, bien que ne pouvant nullement être considéré comme vraiment scientifique, permettra peut-être un éclairage intéressant sur la question. De plus, ce sera notre petit apport à notre milieu urbain et auprès de citoyens intéressés par les questions environnementales et d’agriculture urbaine. Une façon simple et amusante de concilier la science avec la société qui nous entoure.

Sur les toits du 490, il y a (avec la bénédiction des autorités) quelques plants de tomates, poivrons verts et persil dans des caisses. Les mêmes légumes dans des caisses similaires se retrouvent aussi dans des jardins périphériques au centre-ville (quartier Montcalm) et périurbains (St-Rédempteur, sur la rive sud), donc à des distances de plus en plus grandes des sources de polluants et poussières qui semblent les plus significatives à Québec.

Les poussières qui s'agglomèrent sur les légumes récoltés, de même que les contaminants absorbés par la plante et ses fruits seront ensuite analysés en laboratoire et nous pourrons ainsi voir si la proximité de sources polluantes s'avère significative en termes de toxicité.

À suivre donc...

 

Pour en savoir plus:

Caza P-É (2008) Le jardin sur les toits. UQAM, Montréal,

Eisenmann M (2011) Toits-jardins : de nouvelles possibilités à exploiter. BOMA Québec & Les urbainculteurs, Québec,

Säumel I, Kotsyuk I, Hölscher M, Lenkereit C, Weber F & Kowarik I (2012) How healthy is urban horticulture in high traffic areas? Trace metal concentrations in vegetable crops from plantings within inner city neighbourhoods in Berlin, Germany. Environmental Pollution 165:124-132