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Le jour où Internet crashera...

Le saviez-vous? | Affiché 938 fois | Publié le mardi 12 mai 2015 à 06:00


Internet touche-t-il à la limite des infrastructures actuelles? En tout cas, la Royal Society le pense et prend la chose très au sérieux car elle a tenu un colloque intitulé Communication networks beyond the capacity crunch (https://royalsociety.org/events/2015/05/communication-networks/)

En Grande-Bretagne, le réseau consomme déjà près de 8% de la production électrique du pays, soit l’équivalent de 3 centrales nucléaires et la demande continue à exploser tant en quantité qu’en vitesse. D’autres analyses indiquaient déjà 10% de l'énergie électrique pour les États-Unis en 2013. Or la demande double à tous les 4 ans. (Farmer, 2015; Rezenbrink, 2013)

De toutes les composantes du réseau qui consomme de l’énergie, celles qui en consomme le plus sont les appareils grand public : ordinateurs domestiques, portables, tablettes, cellulaires, alleluhia. Par unité, cela peut sembler quasiment nul, de 200 and 70 kWh/ année, mais il y avait en 2013 1,6 milliards de PC et portables connectés au réseau, ainsi que 6 milliards (yep! 6 000 000 000…) d’appareils mobiles (tablettes et téléphones) en circulation.

Le deuxième pic de consommation énergétique sont les centres de données (data centers ou data farms). Ensemble, ils consommaient environ 2% de l’électricité produite mondialement en 2013 (Rezenbrink, 2013).

D’autre part, cette croissance touche aussi (surtout?) la capacité portante des fibres optiques, qui est déjà proche de son maximum, lequel sera vraisemblablement atteint à la fin de la présente décade. (Certains chercheurs du Bell Labs Research parlaient de 5 ans il y a … 2 ans (Greenemeier, [2013]). Certains médias britanniques se demandent déjà s’il faudra rationner ou restreindre…

“We are starting to reach the point in the research lab where we can't get any more data into a single optical fiber. The deployment to market is about six to eight years behind the research lab - so within eight years that will be it, we can't get any more data in,” indique Andrew Ellis, d’Aston University (Birmingham, UK). “Demand is increasingly catching up. It is growing again and again, and it is harder and harder to keep ahead. Unless we come forward with really radical ideas, we are going to see costs dramatically increase.”  (Spencer, 2 mai 2015)

Pour les effets secondaires d’un crash du net, il existe plusieurs pistes de réflexions, que nous vous laissons explorer. Mais rassurez vous, la majorité des hypothèses sérieuses ne sont pas du type black-out et fin de la civilisation (quoique, pour vos ados...), mais se conjuguent plutôt par une hausse joyeuse des frais d'accès pour financer de nouvelles infrastructures, et/ou par un réseau lent à très lent à très très lent par moment..., voire parfois inaccessible.

Webographie

Farmer, B (3 mai 2015) Internet 'rationing' needed as UK cannot keep up with demand. The Telegraph

How green is the internet? https://www.youtube.com/watch?v=pwh9qk_dTqo

Greenemeier, L (2013) When Will the Internet Reach Its Limit (and How Do We Stop That from Happening)? Scientific American.

Renzenbrink, T (2013) How Much Electricity Does the Internet Use? TechTheFuture

Spencer, B (3 mai 2015) Is the internet on the brink of collapse? The web could reach its limit in just eight years and use all of Britain's power supply by 2035, warn scientists. DailyMail

Williams, E (2011 ) Environmental effects of information and communications technologies. Nature. 479 : 354-358

Sur les effets d'un crash

https://www.youtube.com/watch?v=AOEQ9GteWbg
http://www.fastcompany.com/3007194/creative-conversations/what-would-we-do-if-internet-crashed
http://www.popsugar.com/tech/What-Would-You-Do-Global-Internet-Crash-404217... :)

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