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Héros inspirant III : Harriet Brooks, la Marie Curie québécoise

Le saviez-vous? | Affiché 987 fois | Publié le mercredi 8 mars 2017 à 04:23


Le quotidien Le Devoir publiait en fin de semaine le portrait de 5 québécoises exceptionnelles que notre mémoire collective (un peu molle malgré la jolie devise "je me souviens") a oublié dans les greniers de l'histoire.

Éva Circée-Côté, une réformatrice avant-gardiste de l'éducation des filles
Ethel Stark une musicienne devenue chef d'orchestre
Eva Tanguay, la Lady Gaga d'avant guerre
Albertine Lapensée, la "World's greatest lady hockey star", la Marie-Philip Poulin du début 20e siècle...

... Et Harriet Brooks, chercheure dans le laboratoire du célèbre Ernest Rutheford (Nobel de chimie 1908), première femme détentrice d'une maitrise en physique nucléaire au Canada.

En 1901, lors de travaux sur le thorium effectués dans la foulée des découvertes de Marie Curie, elle découvre à son tour le radon, un gaz radioactif émanant du thorium. Elle se rend ensuite étudier à Cambridge et y travaille dans l'équipe de Joseph John Thomson (Nobel de physique 1906).

Elle poursuit plus tard ses travaux sur la radioactivité de nouveau avec Rutheford à McGill, puis va ensuite enseigner à l'Université Columbia à New York... où on la force à démisionner deux ans plus tard car elle a eu l'idée de se fiancer. Elle rompt ses fiancailles et s'en va travailler en France dans le laboratoire d'une 3e Nobel, Marie Curie elle-même (Nobel de physique 1903 et Nobel de chimie 1911).

En 1907, elle se marie finalement avec un collègue de McGill... et abandonne alors sa pourtant brillante carrière afin de se consacrer à la popotte, au ménage et à l'éducation de ses trois enfants (si si, ça ne s'invente pas!!!?!). Elle meurt à 56 ans d'une leucémie, sans doute causée par l'exposition à la radioactivité, exactement comme son égérie Marie Curie.

Selon l'article du Devoir (et selon les évidences culturelles de l'époque), si elle est restée dans l'ombre, c'est que les remarquables résultats de ses travaux, menés avec des collaborateurs masculins, ont été attribués à ceux-ci.

Le mot de la fin appartient néanmoins à Ernest Rutheford : "Harriet Brooks est la physicienne la plus célèbre dans le domaine de la radioactivité, après Marie Curie"

Comme nous avons fait un long chemin pour la science par les femmes!! Bonne fête des femmes à toutes.

 

Pour en savoir plus : http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/493185/harriet-brooks-la-marie-curie-quebecoise-restee-meconnue

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Sur les autres femmes du dossier

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/493184/eva-circe-cote-passionnee-de-lettres-et-de-culture

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/493183/ethel-stark-creer-son-orchestre-pour-pouvoir-tenir-la-baguette

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/493181/eva-tanguay-lady-gaga-de-l-avant-guerre

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/493182/albertine-lapensee

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Dans la série Héros inspirant :

Héros inspirant I : Charlotte Brown, médaillée au saut à la perche, et aveugle

Héros inspirant II: tête froide et premiers soins

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Photo : Harriet Brooks, via Wikimedia Commons, domaine public

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