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Diplôme universitaire, insertion sur le marché du travail et surqualification

Autour de nous | Affiché 523 fois | Publié le jeudi 27 septembre 2018 à 06:13


"Quelle est la performance des diplômés universitaires en termes d’insertion professionnelle et d’utilisation des compétences?" Un excellent article de fond du chercheur Mircea Vultur, du centre UCS (secteur Québec), paru tout récemment dans le Huffington Post, aborde la question avec des données probantes qui nous sortent des lieux communs.

La surqualification "touche, au Québec, plus d'un tiers des diplômés universitaires et, notamment, les jeunes de 25 à 34 ans qui se démarquent par un haut taux de surqualification : en 2011, 18 % des diplômés universitaires de cette tranche d'âge travaillaient dans des professions exigeant des études secondaires ou moins, et 40 % dans des professions exigeant des études collégiales."

Mais tout n'est pas aussi blanc et noir que la citation ci-haut le laisse paraitre :

"Les causes de la surqualification sont multiples et se situent principalement au niveau macro-économique : la diffusion massive des diplômes dans la population active déterminée par l'arrivée de générations de plus en plus éduquées sur le marché du travail; un décalage entre le rythme de progression du nombre de diplômés et celui de postes de travail qualifiés; l'affaiblissement du lien entre diplôme et compétence."

Le troisième élément pourrait se définir par un choix d'études basé sur une forme de procrastination envers le marché du travail. Par exemple, si vous faites un bacc en anthropologie expérimentale ou en astrophysique moléculaire à défaut de savoir quoi faire de votre vie, il se peut que le diplôme obtenu ne vous aide guère quand viendra le temps d'intégrer le marché du travail. Or les universités, qui calculent surtout en termes de EETP = $$$, ne se font que fort peu de soucis pour leurs diplômés de ces programmes. Notez bien qu'en aucun moment, cela ne signifie que l'anthropologie ou l'astrophysique soient des domaines sans intérêt; on parle ici de l'adéquation entre diplôme et marché du travail, pas de la valeur dans l'absolu de la connaissance.

NDLR : L'article du professeur Vultur n'utilise absolument pas ce ton éditorial, cela va de soi. Faites vous plutôt une tête vous-même en buvant directement à la source :

https://quebec.huffingtonpost.ca/mircea-vultur/diplome-universitaire-marche-travail-surqualification_a_23540537/

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Photo : Klimkin, via Pixabay, licence CC0

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