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Ascenseurs

Le saviez-vous? | Affiché 715 fois | Publié le vendredi 12 octobre 2018 à 13:00


Vous aurez tous remarqué qu'un des 2 ascenseurs du 490 est présentement hors d'usage. Il était devenu alzheimer et oubliait certains détails utiles, par exemple l'étage où vous vouliez aller. Un appel de service est en cours. Mais rassurons-nous, les ascenseurs ne sont pas tous alzheimer.

Dans des villes qui poussent vers le ciel des immeubles de plus en plus haut, les ascenseurs deviennent rapidement vitaux pour permettre le transit des personnes. Ils pourraient même se déplacer latéralement dans certains contextes dans le futur.

On est loin de l'invention d'Otis dans le "Cesar palace" construit par Numérobis pour Cléopâtre. Chaque jour, près d'un milliard de personnes utilisent l’un des 14 millions d’élévateurs dans le monde. Ça fait beaucoup d'étages, et beaucoup de musique plate.

Les premiers ascenseurs, installés à New York par Elisha Otis (ah tiens...!) vers 1850 allait à 0,2 m/s avec la puissance d'une machine à vapeur. Considérant que le Burj Khalifa à Dubaï fait un peu plus de 800 m de haut, il aurait fallu 75 minutes pour atteindre le sommet (en supposant que la machine à vapeur eut été assez puissante pour haler le poids du cable, des passagers et de la cabine). Dans les années 30, celui de l'Empire State Building, à moteur électrique, faisait déjà 6 m/s. Dans la grande Tour de Shangaï, l'ascenseur monte à vitesse maximale à 20,5 m/s (qui, si je calcule bien, nous donne 73 km/h).

Les immeubles très hauts posent en fait des problèmes d'ingénierie et de résistance des matériaux bien particuliers. Pour arriver au sommet du Burj Khalifa de Dubaï (163 étages), on doit changer d'ascenseur à mi-parcours. Le trajet le plus long offert par l’un de ses 57 remontées mécaniques n’est que de 504 mètres. Le facteur limitant est le câble de levage en acier, car plus il est long, et plus il est lourd au point qu'il pourrait se casser sous son propre poids. Mais rassurez-vous, le 490 n'a que 7 étages et il y a un frein automatique en cas de pépin.

Deux des quatre grandes entreprises du domaine sont européennes : Thyssenkrupp, une firme d'ingénierie allemande, et Kone, un fabricant d'ascenseurs finlandais. Ils ont des "ascenseurs laboratoires" pour tester de nouvelles conceptions, de nouveaux modes de fonctionnement et de nouvelles technologies. Kone le fait dans un puits de mine à Tytyri, à environ 50 km à l’ouest de Helsinki. Dans cet ascenseur, le niveau 350 se trouve à 350 mètres sous le sommet d'un puits, et si vous passez une porte en acier, vous vous retrouverez dans la mine en activité.

Les installations de Thyssenkrupp sont plus frappantes : un grand doigt de béton, haut de 246 mètres, recouvert d'un élégant tissu rappelant le sucre d'orge. Il domine la ville médiévale de Rottweil, plutôt connue pour ses chiens. Dans les labos de Thyssenkrupp, on travaille sur des projets d'ascenseurs sans câble, entièrement électromagnétiques, ce qui permettrait ainsi des déplacements latéraux autant que verticaux. On pourrait, par exemple, prendre l'ascenseur au rez-de-chaussée du 490, devant la bibliothèque, et sortir en haute-ville pour aller diner. Chouette, non? Wingardium leviosa...

 

Pour en savoir plus : https://www.economist.com/christmas-specials/2017/12/19/new-lift-technology-is-reshaping-cities (accès réservé, accessible via Eureka 360° aux usagers de l'INRS)

https://dailygeekshow.com/ascenseur-aimant-lateral/

 

Photo : Tour de tests Thyssenkrupp à Rottweil, par DHSD [CC BY-SA 4.0], from Wikimedia Commons + StockSnap, via Pixabay, licence CC0

 

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