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Travaux en cours pour un laboratoire tout neuf, et son défi royal

Au 490 | Affiché 829 fois | Publié le vendredi 23 novembre 2018 à 12:36


Certains d’entre vous ont vu les ouvriers, ou le grand rideau de polythène qui obstrue le corridor du rez-de-chaussée**, ou alors entendu la « jackdrill » qui vous taraudait le vestibule osseux de l’oreille interne. Et vous vous êtes demandé « kosséça? »

Heureux mortel, sache que l'on construit ici chez nous une suite nouvelle de trois laboratoires pour l’équipe de la professeure Valérie Langlois. Occupant la partie nord du corridor sud (regarde le plan si tu es perdu), ces installations accueilleront dans le courant du printemps 2019 des animaux aquatiques exotiques scientifiques :

  1. une colonie de grenouilles Silurana tropicalis d’Afrique de l'ouest,
  2. une colonie de Medaka nippon,
  3. et, dans la troisième salle environnementale, une série d’aquariums avec parfois des menés « tête de boule » (Primephales Prolemas), voire même parfois des truites.

Les Silurana tropicalis sont « des crapauds griffus à peau lisse vivent dans des étangs et des mares en Afrique tropicale. » (dixit Wikipedia). C’est une espèce assez primitive qui, hélas, ne chante pas le soir à la brunante. Par contre, on a entièrement séquencé son génome, d’où le grand intérêt scientifique de la bestiole.

Le Medaka (ou Oryzias latipes) est un petit poisson originaire d'Asie du Sud-est. Il est fréquemment utilisé en laboratoire pour plusieurs raisons, entre autres parce qu’il se reproduit rapidement et facilement. De plus, il est transparent, ce qui facilite les observations des embryons. Ces caractéristiques le rendent facile à élever en laboratoire et en font ainsi un bon organisme modèle. Autre élément marquant à son CV : il est le premier vertébré à s'être reproduit dans l'espace, à bord de la navette spatiale Columbia lors d'une mission en 1994.

Si tout va selon les prévisions, les travaux se termineront vers la fin janvier.

Il est fort probable qu’une petite cérémonie d’inauguration ou, à tout le moins, quelques photos des lieux dans leur état final, nous en ferons connaitre davantage à ce moment-là.

 

Et là alors, et alors là seulement, commencera le GRAND DÉFI ROYAL!

Parce que, parmi les grenouilles tropicales, se cachera LA grenouille, l’UNIQUE, celle de sang royal, un prince condamné pour on ne sait plus trop quelle erreur de jeunesse douteuse à errer de trous d’eau en labo par un sorcier africain sous la forme hideuse d’un crapaud.

La prophétie est étonnamment claire : « ọmọ-akẹkọ ti o ṣakoso lati ṣe ifẹkufẹ ẹru ti iṣan rẹ nipa fifun u ni ẹnu yoo gba Nipasẹ Nobel nigbamii ni iṣẹ rẹ ».

Ce qui signifie : l’étudiante (ou l’étudiant, on est ben ouvert…) qui parviendra à le libérer de son enchantement en l’embrassant sur la bouche (obligatoire) obtiendra certainement un prix Nobel plus tard dans sa carrière. Ce n'est pas rien!

Par contre, et là se cache tout le côté épique du défi prophétique, il faudra que l'étudiant.e parle français....  Ben oui, pour frencher, il faut parler french, non?

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Comment ça, n’importe quoi?

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**Vous avez remarqué visuellement le chantier surtout si vous êtes un homme, car c’est juste à côté de la toilette des hommes au rez-de-chaussée.

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Dessin: © Caroline Côté, 2018. Utilisation avec l'autorisation de l'artiste.

 

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