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Conférence midi : Les grands séismes des intérieurs de plaques

Événements | Affiché 616 fois | Publié le lundi 26 novembre 2018 à 10:34


Monsieur Éric Calais, professeur à l'École Normale Supérieure (Paris, France) présentera une conférence le 6 décembre 2018 à 12h15, à la salle 2422 de l'INRS.

M. Calais est aussi membre de l’Académie des Sciences française et membre senior de l’Institut Universitaire de France.

Titre : Les grands séismes des intérieurs de plaques

Résumé :

La théorie de la tectonique des plaques suppose - à juste titre - que les intérieurs des continents sont rigides. Pourtant, ils sont le théâtre de tremblements de terre inattendus, parfois de forte magnitude. Leurs archétypes sont les événements de magnitude 7 à 7,5 qui frappèrent le centre-est des États-Unis près de Memphis en 1811-1812. Le Québec connait aussi de tels événements, de magnitude néanmoins inférieure. Bien que nous comprenions pourquoi les séismes se produisent aux limites des plaques tectoniques (Californie, Japon, etc.), il n’existe toujours pas d’explication quant à leurs contreparties dites « intraplaques ». De nombreux enjeux sont en jeu, en particulier dans les zones où la conception d'installations sensibles, telles que les centrales nucléaires, nécessite des estimations fiables du risque sismique.

En l'absence d'un modèle plus approprié, les séismes intraplaques sont traditionnellement considérés comme analogues à ceux des limites des plaques, se produisant lorsque l'accumulation de contraintes tectoniques localisées sur des failles actives pérennes atteint le seuil de rupture. Je proposerai que les tremblements de terre SCR sont mieux expliqués par des perturbations transitoires des contraintes locales ou de la résistance mécanique des failles, dans certains cas suite à une migration de fluides, et qu’ils libèrent de l'énergie élastique stockée sur le long terme dans une lithosphère précontrainte. Par conséquent, les séismes intraplaques peuvent se produire dans des régions sans sismicité préalable et sans structure géologique active. Dans ce modèle, il n’est pas requis que ces séismes se répètent car le taux de chargement tectonique est proche de zéro. Par conséquent, les notions de temps de récurrence ou de taux de glissement des failles ne s'appliquent pas. En conséquence, le risque sismique dans les domaines intraplaques est probablement plus diffus spatialement que ne l'indiquent les paléosismiques, la sismicité actuelle, ou les taux de déformation géodésiques.

Bienvenue à tous ! 

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