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Conférence de Renaud Soucy La Roche le 1er mars 14h

Événements | Affiché 430 fois | Publié le lundi 11 février 2019 à 04:55


Monsieur Soucy La Roche, chercheur scientifique postdoctoral à la Commission géologique du Canada et chargé de cours à l'Université d'Ottawa en géologie structurale (bio ci-dessous), présentera une conférence le 1er mars 2019 à 14h, à la salle 2422 du Centre Eau Terre Environnement de l'INRS.

Sa conférence s'intitule : La datation des zones de cisaillement : une approche pluridisciplinaire (résumé ci-dessous).

Bienvenue à tous!

Résumé : Les failles et zones de cisaillement forment des frontières tectoniques entre continents et microcontinents,  commodent la déformation régionale, enfouissent et exhument les unités rocheuses, constituent des voies de circulations pour les fluides hydrothermaux, guident la minéralisation et causent des tremblements de terre, tsunamis et autres catastrophes naturelles. La caractérisation spatiale et temporelle des failles et zones de cisaillement est donc nécessaire pour comprendre les processus tectoniques, l’évolution des orogènes et les risques liés à la séismicité, ainsi que pour découvrir et développer nos ressources naturelles. La datation précise de la déformation présente un défi complexe malgré les avancées technologiques importantes en géochronologie au cours des dernières décennies. Cette présentation illustre une approche pluridisciplinaire utilisée pour dater l’initiation et la cessation de la déformation le long du Détachement Sud Tibétain, une zone de cisaillement majeure responsable de l’exhumation du cœur métamorphique himalayen. L’approche présentée combine la datation U-Th/Pb in-situ de monazite métamorphique par ablation laser à flux fractionné (LASS-ICPMS) et la datation 40Ar/39Ar de mica blanc à des données de terrain, d’analyses microstructurales, de modélisation d’équilibre de phases, de thermobarométrie conventionnelle et d’analyses géochimiques d’éléments traces de la monazite. Cette approche a permis de dater l’initiation de la déformation, et donc de l’exhumation tectonique, à circa 30 Ma, soit plusieurs millions d’années plus tôt que les valeurs suggérées par des méthodes traditionnelles telles que la datation d’intrusions ignées syn-cinématiques. De plus, les données démontrent que la déformation s’est propagée structuralement vers le haut au sein de la zone de cisaillement jusqu’à au moins 16 Ma. Il est donc possible de dater précisément la durée de la déformation à condition que l’évolution structurale et métamorphique soit évaluée de façon exhaustive.

Biographie : Renaud Soucy La Roche a obtenu un baccalauréat spécialisé approfondi en géologie de l’Université d’Ottawa. Boursier Alexander-Graham-Bell du Conseil de recherche en sciences naturelles et en Génie du Canada, Renaud a par la suite complété une maitrise en Sciences de la Terre à l’Université du Québec à Montréal et un doctorat en Sciences géologiques à l’Université Queen’s à Kingston en Ontario. Il est présentement chercheur scientifique postdoctoral à la Commission Géologique du Canada et enseigne la géologie structurale en tant que chargé de cours à l’Université d’Ottawa. Renaud étudie les processus tectoniques et métamorphiques qui gouvernent la déformation dans les zones de convergence et s’intéresse particulièrement à l’évolution de la croûte moyenne dans les collisions continentales et accrétionnaires. Ses travaux de recherche lui ont permis d’étudier ces processus dans des orogènes s’étalant du Précambrien au Cénozoïque et ce, sur plusieurs continents. Il a notamment évalué l’exhumation d’un dôme granulitique dans la province de Grenville au Québec, a étudié l’évolution structurale et métamorphique de la Cordillère Canadienne dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique et au Yukon, et a caractérisé l’évolution précoce du noyau métamorphique de l’Himalaya au Népal occidental. Afin de développer ses modèles tectoniques, Renaud intègre couramment les résultats de méthodes variées issus de collaborations internationales avec des laboratoires de pointe. Il possède entre autres des compétences en travail de terrain et cartographie, en analyse structurale régionale, en analyse microstructurale (orientation préférentielle des axes cristallographiques du quartz), en géochimie (analyses d’éléments traces de roches totales et de minéraux accessoires), en pétrologie métamorphique (thermobarométrie et modélisation de diagrammes d’équilibre de phases), en géochronologie U-Th/Pb sur zircon, monazite et xenotime, et en géochronologie 40Ar/39Ar sur mica blanc, hornblende et biotite.

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