Conférence de Mme Magalie Baudrimont le 10 décembre
Événements | Affiché 1060 fois | Publié le jeudi 14 novembre 2019 à 05:45
Madame Magalie Baudrimont, enseignante-chercheuse UBX à l'Université de Bordeaux (France), présentera une conférence le 10 décembre 2019 à 10 h à la salle 5413 du Centre Eau Terre Environnement de l'INRS.
La conférence s'intitule : Impact des contaminants métalliques sur la moule perlière Margaritifera margaritifera de la Haute Dronne (France)
Résumé :
Margaritifera margaritifera est une espèce en danger critique d'extinction en Europe. Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer sa disparition au cours des XIXe et XXe siècles: surpêche pour la récolte des perles, dégradation générale de la qualité de l'eau, réduction de la densité des poissons hôtes, .... Toutefois, parmi les causes expliquant son déclin, la pollution par les métaux n’a jamais été réellement étudiée. Ainsi, une première étude écotoxicologique a été développée sur cette espèce. Des individus de M. margaritifera ont été échantillonnés le long de la Dronne sur deux sites situés en amont et en aval d'une décharge sauvage. Le transcriptome rénal de ces animaux a été assemblé et la transcription génique a été déterminée par séquençage haut débit des ARN. Les corrélations entre les niveaux de transcription de chaque transcrit et la bioaccumulation de 9 métaux traces, l'âge (estimé par la sclérochronologie) et l'indice de condition ont été déterminés afin d'identifier les gènes susceptibles de répondre à un facteur spécifique. Parmi les métaux étudiés, Cr, Zn, Cd et Ni ont montré des effets sur la traduction, l'apoptose, la réponse immunitaire, la réponse au stimulus et les voies de transport. Cependant, le principal facteur expliquant les modifications de la transcription des gènes semble être l'âge des individus. Une exposition expérimentale de M. margaritifera au cadmium Cd à raison de 2 et 5 µg / L pendant 7 jours a ensuite été menée afin de tester leur vulnérabilité spécifique à ce métal. Les principaux résultats ont montré une accumulation de Cd augmentant de manière dose-dépendante, en particulier dans les branchies. La même tendance a été observée pour l'expression des gènes luttant contre le stress oxydatif. L'analyse histologique des gonades a mis en évidence une prédominance d'individus hermaphrodites chez les organismes témoins, alors qu’après exposition de 7 jours au Cd, le pourcentage de femelles a nettement augmenté, passant de 0 à 33 %. Ces résultats ont permis de démontrer l'effet perturbateur endocrinien du cadmium sur cette espèce.
Bienvenue à tous!