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Conférence sur quelques préoccupations sur la place actuelle de la science au Canada

Événements | Affiché 924 fois | Publié le mercredi 10 décembre 2014 à 11:24


Conférence de l’Institut de Biologie Intégrative et des Systèmes (IBIS)

Par le professeur Louis Bernarchez, du Département de biologie de l'Université Laval

Quand: 18 décembre 2014, 12h15

Ou: Pavillon Charles-Eugène-Marchand, salle Hydro-Québec (1210)


Contributions essentielles de la recherche fondamentale (et quelques préoccupations sur la place actuelle de la science au Canada)


Lunch et breuvage seront offerts à 12 h. SVP confirmer votre présence avant 10 h le mercredi 17 décembre prochain à l’adresse accueil@ibis.ulaval.ca

Le professeur Bernatchez est un collaborateur régulier des professeurs Patrice Couture, Peter GC Campbell et Normand Bergeron du centre ETE. Il a enseigné pendant quelques années au centre INRS-Eau au début de sa carrière.

 

Ici comme ailleurs, les préoccupations économiques et budgétaires sont de plus en plus utilisées comme arguments pour prioriser le financement de la recherche “utilitaire”, pouvant offrir des retombées à (très) courts termes pour l’industrie. La recherche dirigée pour le bénéfice de l’industrie a de toute évidence ses mérites, mais celle-ci ne doit pas se faire au détriment de la recherche fondamentale, tel que nous l’observons présentement. Une telle vision à court terme du financement de la recherche assume que l’innovation scientifique survient de manière logique et prévisible. Pourtant, tel que je l’illustrerai par quelques exemples tirés de mon domaine de recherche, l’histoire nous apprend que les découvertes majeures qui alimentent la recherche appliquée sont en général non planifiées et imprévisibles. Afin d’utiliser judicieusement le financement public de la science, il est donc crucial d’adopter une stratégie nationale de financement visant à maintenir une balance optimale entre les visées à longs termes de la recherche fondamentale et celles à plus courts termes de la recherche appliquée. De plus, le contexte actuel de la recherche crée des situations où les décisions de financement risquent de plus en plus de se prendre en fonction de critères politiques plutôt que de l’excellence scientifique. Malheureusement, cette marginalisation de la place de la science au Canada mène à l’élaboration de politiques faisant de plus en plus fi des connaissances scientifiques rigoureuses. Ceci est particulièrement manifeste dans le domaine de la protection des écosystèmes aquatiques, comme je l’illustrerai par des exemples manifestes de « muselage scientifique », d’érosion de la capacité de recherche scientifique au sein de la fonction publique, ainsi que de modifications législatives majeures visant à favoriser l’expansion d’une certaine « industrie bitumineuse ».

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