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Publon : pour rendre à César ce qui vient de la tête de César

Science | Affiché 811 fois | Publié le mardi 23 juin 2015 à 07:41


Combien d’heures par mois un chercheur passe-t-il à réviser des articles en devenir qui lui sont soumis par des éditeurs de diverses revues de son domaine? Évidemment, la réponse varie selon les chercheurs et les domaines. Par contre, une chose est sûre : le temps mis à lire et commenter ces articles en prépublication est du temps donné aux éditeurs, qui ne semble pas suffisamment valorisé dans l’évaluation du chercheur considérant le temps et l’énergie requise. Et pourtant, sans ce système de révision par les pairs (peer-review), tout le modèle de validation de la science serait mis à mal.

L’objectif de Publon, une nouvelle entreprise lancée par des chercheurs néo-zélandais, est justement de valoriser ce travail de réviseur afin d’en faire une  production intellectuelle mesurable, et donc éventuellement utile dans les évaluations de dossier. Plus précisément, l’outil collige les informations touchant des révisions par les pairs provenant soit des réviseurs eux-mêmes soit des éditeurs participants.

La tentation de prétendre avoir révisé beaucoup plus d’articles que la réalité grandira sans doute au fur et à mesure que la métrique de Publon sera reconnue et utilisée pour les évaluations des chercheurs. Pour éviter cela, les participants doivent envoyer une copie de leur reçu de révision à Publon, qui est également validé auprès des éditeurs. Pour ce qui est des révisions anonymes, Publon développe actuellement des processus qui permettront leur reconnaissance.  

Chaque révision soumise est vérifiée par l’équipe de Publon et, en cas de doute, son auteur est contacté pour fournir des explications et éclaircissements. À défaut de répondre, après deux semaines, sa révision est tout bonnement retirée.

Le texte des révisions n’est bien sûr jamais révélé sauf si l’éditeur de la revue ne l’autorise.

Globalement bien que l’outil semble très sérieux et soit appelé à des développements intéressants, il restera à voir si une mesure supplémentaire utile surtout aux gestionnaires académiques améliorera la qualité des publications scientifiques et du travail de réviseur.

Pour en savoir plus :

 

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