Un article vient de paraitre dans Science sur l'usage du site pirate Sci-hub. A partir de l'analyse du log des serveurs, on y détaille finement, qui, dans le monde, télécharge des articles via ce service pirate. Qui, ou plutôt, quel serveur...
Pour ceux qui l'ignore toujours, Sci-hub est un peu l'équivalent académique de ce que Piratebay est à l'industrie de la musique et du film, à savoir un moyen technologique pirate pour contourner les guichets (paywalls) des éditeurs commerciaux. Le site a été développé par Alexandra Elbakyan, une étudiante au doctorat en neurologie du Kazakhstan.
Le discours non officiel mais récurrent autour de Sci-Hub est que les profits indécents de nombreux éditeurs commerciaux sont un frein certes légal mais néanmoins immoral à la diffusion et au au développement des connaissances, et de façon nettement plus marquée dans les pays et institutions moins fortunées. Mais la réalité des usages de Sci-Hub correspond elle à cette perception? Ou Sci-hub n'est-il qu'un moyen simple et facile d'accéder aux publications peu importe les moyens disponibles localement, le Reseachgate du côté obscur, en quelque sorte?
La réponse est fascinante. Parmi les très très gros usagers, on trouve la Chine, l'Inde, la Russie, le Pérou, le Chili... mais aussi l'Europe et l'Amérique du Nord (voir carte).
En zoomant sur la carte, on découvre qu'au Québec, un gros utilisateur (>82000 téléchargements) est situé Place Ville-Marie, à Montréal.
A Québec même, un utilisateur, quoique petit, se trouve être dans le secteur de l'Hôtel de ville de Québec. Ce pourrait toutefois aussi être la localisation du serveur, et non de l'utilisateur.
Les données qui soutendent la carte ne couvrent que de septembre 2015 à février 2016.
Les éditeurs les plus piratés, on s'en doutait, sont Elsevier, Springer, IEEE et ACS.
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