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Une conférence à rêver: Histoire sociale et culturelle de l'hiver québécois

Au 490 | Affiché 872 fois | Publié le jeudi 17 novembre 2016 à 10:39 | jean-daniel.bourgault@ete.inrs.ca


La Direction des études supérieures et postdoctorales, en collaboration avec le Service de documentation et d'information spécialisées, présente une conférence comme vous n'en avez jamais vu ou entendu, à plus forte raison si vous êtres originaires d'Afrique ou de l'Asie. Ou d'un pays du soleil.

Venez comprendre pourquoi les Québécois aiment tant vous faire peur en parlant des mythiques -30°C pourtant si rares, des tempêtes de 50cm, des écoles fermées...

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Histoire sociale et culturelle de l'hiver québécois

Qui: Éric Dussault, Ph.D. en histoire

Quand: Jeudi 24 novembre, 12h10

Ou: Local 2422

A mettre tout de suite à votre agenda

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L’hiver est au cœur de l’identité québécoise. Culturellement et socialement l’hiver est une expérience qui génère des symboles identitaires qui nous définissent : les tempêtes de neige, les grands froids, les routes glissantes, les transports et le travail qui sont ralentis (ce qui contribue à un « alentissement »), le déneigement, la luminosité et la blancheur de la neige, les fermetures d’écoles, les sports d’hiver, la chanson de Gilles Vigneault « Mon pays », les tableaux de Jean-Paul Lemieux, le cinéma québécois, etc.

De cet hiver découlent bien des discours négatifs, comme le dicton « y passera pas l’hiver », qui décrit bien l’épreuve que constitue la froidure hivernale pour l’organisme, puisque l’on meurt plus en hiver (les enfants et les personnes âgées surtout). C’est la « rigueur » et la « longueur démesurée » de l’hiver qui sont davantage soulignées que ses aspects plus positifs. Pourtant, comme l’écrit si bien Jean Désy, « le pays, c’est l’hiver, inacceptable ou pas ». Donc, aussi bien faire avec que de le critiquer.

Même si la souffrance face au froid encombre la mémoire collective, elle ne peut occulter notre résistance face aux intempéries. Il a bien fallu l’habiter ce territoire « nordique » afin d’y fonder et y développer deux colonies, puis ensuite y créer un pays. Il a aussi fallu se chauffer et se vêtir de façon appropriée. Tout cela démontre notre réelle ingéniosité à s’adapter à l’hiver, à le domestiquer. 

Toutefois, l’hiver est source d’inégalités sociales, puisque les milieux aisés ont toujours trouvé le moyen de se soustraire aux contingences du froid, alors qu’il frappe davantage les plus démunis. Aux riches les maisons chauffées, aux pauvres le froid et le toit précaire.

C’est tout cela et bien plus dont il sera question lors de cette conférence consacrée à la « nordicité » et à l'« hiverné » qui sont à l’origine de la « québécitude ».

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Éric Dussault est historien, conférencier, enseignant et guide historique à Québec. Il a obtenu son doctorat en histoire culturelle et européenne en 2011 à l’Université York de Toronto. Il a enseigné à l’Université de Montréal et à l’Université Laval et il enseigne maintenant au Collège de Maisonneuve et à l’Alliance culturelle Ahuntsic dans la région montréalaise. Des municipalités, des organismes et des institutions culturelles l’engagent souvent comme conférencier. De plus, Éric collabore régulièrement à l’émission Aujourd’hui l’histoire diffusée à Radio-Canada Première. Il a par ailleurs été animateur et journaliste pendant une dizaine d’années, après quoi il s’est occupé des stages en journalisme à l’Université Laval.

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Photos: Yvon Beaulieu (notre fantastique équipe championne de canot à glace Fastoche / INRS), Renaud Quilbé (la St-Charles dans la tempête), Sandra Proulx-McInnis (en Jamésie) et anonyme (les Chic-Chocs avec de la broue dans le toupet).

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