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La première femme qui a fait le tour du monde était botaniste

Le saviez-vous? | Affiché 617 fois | Publié le jeudi 8 mars 2018 à 04:56


Jeanne Baret...

Le nom ne vous dit probablement rien mais il est pourtant celui d’une héroïne, à savoir celui de la première femme à avoir fait le tour du monde, et déguisé en homme en plus.

Fille de paysans, Jeanne rencontre le botaniste et médecin (deux sciences assez proche à l’époque) Philibert Commerson, veuf depuis peu, dont elle devient d’abord la bonne puis le bras droit dans ses travaux d’herborisation. En effet, en plus d’une solide connaissance des plantes du terroir, Jeanne est très méthodique et efficace, et elle apprend vite. Elle sera vraisemblablement aussi son amante.

En 1766, invitation est faite à Commerson de faire partie de l’expédition de Bougainville. De santé plutôt chancelante, il accepte mais à la condition d’avoir droit à un valet pour l’assister, ce qui est accepté et même payé au frais du roi. Les femmes étant complètement interdites sur les vaisseaux de la marine (française ou autres) à l’époque, Jeanne se déguise donc... en homme. Pour passer outre les éventuels contrôles, elle aurait rejoint l’expédition tout juste avant son départ, en prétendant ne pas connaitre préalablement Commerson, comme s'il venait tout juste de l'engager.

Commerson et Baret embarquent à bord de l’Étoile, l’un des deux navires de l’expédition. En raison de la quantité de matériel scientifique emportée par Commerson, le capitaine du navire, François Chesnard de la Giraudais, leur a fourni une cabine d'officier privée, à lui et à son « assistant », ce qui donne à Baret suffisamment d’intimité pour éviter les ennuis qu’elle aurait eu autrement à bord du navire bondé d'hommes esseulés vivant en promiscuité.

Bien que de nombreuses rumeurs circulent rapidement dans l’équipage, la supercherie n’est découverte qu’à Tahiti (d’autres historiens parlent plutôt de Bornéo) en avril 1768.

Pour éviter une action légale contre lui à son retour, Bougainville débarque Baret à l’île Maurice et la confie au gouverneur de l'île. Rapidement sans ressources, elle ouvre un cabaret à Port-Louis, où elle fait la rencontre d’un marin français, Jean Dubernat, qu’elle épouse en mai 1774. Le couple rentre en France quelques mois plus tard, bouclant ainsi le grand tour pour Jeanne, quoique sans fanfare.

Commerson étant depuis lors décédé, elle hérite de lui d’une certaine somme ainsi que d’une pension de Louis XVI, qui reconnait ses mérites comme aide-botaniste.

Elle décède en 1807.

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Son histoire est racontée dans La Bougainvillée de Fanny Deschamps (1982), un roman rose à saveur historique, et dans La prisonnière des mers du Sud de Jean-Jacques Antier (2009). Bougainville et Diderot en font mention dans leurs écrits. Le journal de de la Giraudais est malheureusement disparu depuis lors.

Plusieurs biographies existent également, dont 

Ridley, Glynis (2011) The Discovery of Jeanne Baret: A Story of Science, the High Seas, and the first wioman to circumnavigate the globe

Pour en savoir un peu plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_Barret

http://histoiresmauriciennes.com/jeanne-barret-grande-voyageuse-et-tenanciere-de-cabaret-dans-le-port-louis-de-1770/

https://www.care2.com/causes/6-female-explorers-who-made-history-slideshow.html

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