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Impact environnemental à long terme de petits déversements liés à l’exploitation des gaz de schiste

Au 490 | Affiché 177 fois | Publié le vendredi 8 mars 2024 à 15:53


Quel est l’impact environnemental à long terme des petits déversements associés à l’exploitation des gaz de schiste? Exemple de la rivière Kennebecasis au Nouveau-Brunswick, Canada

Séminaire présenté par Olivier Clarisse, professeur agrégé au département de chimie et biochimie de l'université de Moncton

19 mars 2024, 12h à 13h
Local 2422

 

Résumé du séminaire

Si l’avènement du forage directionnel et de la fracturation hydraulique ont permis l’essor de l’exploitation du gaz de schiste, le développement rapide de cette industrie a soulevé de nombreuses inquiétudes sur le plan environnemental tant pour ses impacts sur les écosystèmes de surface que pour la libération additionnelle de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les effets de déversements majeurs, d’entreposage inadéquat des déchets ou du traitement inadéquat des larges volumes d’eaux usées sont relativement bien documentés depuis la dernière décennie et se traduisent notamment par le rejet dans l’environnement de métaux lourds et d’éléments radioactifs naturellement présent dans les roches de schiste ou encore par une hypersalinisation des eaux de surface. Peu d’attention est cependant portée aux déversements mineurs et aux plus petites structures d’exploitation du gaz de schiste. C’est sur cet aspect que s’attardera ma présentation en prenant pour exemple le cas de la rivière Kennebecasis au Nouveau-Brunswick où se concentre l’essentiel de l’exploitation du gaz de schiste pour cette province. À l’été 2021, 4 carottes sédimentaires ont été prélevées et les profils sédimentaires de plus de 30 éléments, dont U, Ba et 226Ra, ont été déterminés tant dans la phase solide que dans les eaux porales. Une combinaison d’approches géochimiques (teneurs totales, analyse en composantes principales, ratios spécifiques, flux de diffusion) a permis de mettre en avant l’impact localisé et limité d’un petit déversement de fluide de fracturation survenu en 2006 sur les sédiments de la rivière Kennebecasis et de la très lente récupération de l’écosystème.

 

Biographie d'Olivier Clarisse

• 1995-2000 : licence et maitrise en chimie à l’université des sciences et technologies de Lille en France. : spécialisation en chimie analytique et chimie environnementale
• 2003 : Thèse de doctorat à l’université des sciences et technologies de Lille en France.
« approche géochimique du fonctionnement et de la dynamique des vasières de l’estuaire de la Seine »
Devenir des contaminants métalliques sous le prisme de la diagenèse précoce et de la remobilisation des sédiments. Dynamisme et stratification des processus à l’échelle millimétrique
• 2004-07 : Stage postdoctoral à Trent University, Ontario, Canada sous la supervision d’Holger Hintelmann « biogéochimie du mercure »
Développement de sondes DGT pour le MeHg
Spéciation du MeHg en phase dissoute : caractérisation de la fraction biodisponible
Méthylation du Hg dans le milieu sédimentaire

• 2007-… Professeur à l’université de Moncton, Nouveau-Brunswick
Programme de recherche à la croisée des chemins entre la chimie analytique et la chimie environnementale
- Caractérisation de bioindicateurs d’exposition pour les enfants (ongle, salive, cheveux) au Mn présent dans l’eau potable
- Développement, optimisation et validation de nouvelles méthodes de mesure du radium par spectrométrie de masse (eaux douces ou eaux salée, chair ou coquille d’huitres, bryophytes…)
- Caractérisation d’indicateurs d’impacts des industries minières, gazières et nucléaires (uranium, radium dans diverses matrices)
- Caractérisation des performances catalytiques de nouveaux matériaux (side project)

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